LE PETIT MOGHÔL ILLUSTRÉ
Partie 3 : DU BON USAGE DE L’HOMOTHÉTIE

11 cm est la largeur moyenne d’une case sur une planche, donc au format 1/1.

  • Elle est de 6,25 cm dans l’album du Lombard dans sa version n/b de 1955.
  • Elle est de 8,70 cm dans l’album de la Crypte Tonique.
  • Elle est de …124 cm sur mon écran d’ordi, qui lui n’en fait que 43 !

Ainsi la restauration de chaque case m’a plongé dans l’œuvre et permis de devenir une fourmi débarrassant les « mauvais » pixels du « plancher ». Un travail de fourmi, certes, et aussi un travail de romain – un peu fou quand même – car la plupart de mes corrections ne sont pas visibles sur le livre. Je veux dire qu’un « restaurateur normalement constitué » aurait travaillé sur des zones de l’image plutôt que par « pixel/pointillisme ». (voir chapitre précédent ).

Lombard (1950), Crypte Tonique (2014), Coffret Fondation (2016)

Ce choix de restauration m’a accordé un très grand privilège, celui d’avoir accompagné Corentin dans ses Aventures pendant près d’un an et demi ! Et cela dans un format « grandiose ». Il m’était loisible de scruter chaque détail du dessin et j’avoue que la précision du trait est telle qu’un agrandissement , aussi grand soit il, ne le dénature pas .
Alors que ma première découverte de Corentin Feldoé n’avait duré que quelque deux heures au grand maximum, cette fois ci mon voyage a duré le temps de l’histoire, le temps qu’a mis sans doute Corentin pour quitter Ker Armor et arriver jusqu’en Inde et y vivre ses Aventures, le temps qu’a peut être mis Paul pour entreprendre son fabuleux travail de création !

Ce coffret contient un trésor.

Cependant au fur et à mesure que je progressais, centimètre par centimètre, case par case, planche après planche, une envie de partager mon « privilège » titillait mes pensées. Pourquoi rester au format « Épinal » du livre de la Crypte Tonique ? Certes, sa conception allait, pour la première fois, permettre aux lecteurs de lire les Aventures de Corentin dans une version digne du travail de son créateur, mais pourquoi pas une version au format réel des planches, un format « muséal », celui sur lequel Paul avait peint ses lavis ?
Ainsi germait cette idée que je partageai bientôt avec mes « complices » de l’équipe éditoriale (Alec Séverin, Benoit Boelens, Philippe Capart, Amédée et Michel Cuvelier) : le projet d’un coffret contenant les planches du premier Corentin en fac-simile venait de naître, d’autant plus que le travail de restauration que j’accomplissais permettait assez facilement de passer du livre au coffret. Évidemment imprimer les planches au format 1/1 avait un coût ! Auquel il fallait ajouter la conception et la fabrication de ce coffret. Mais le jeu en valait la chandelle. Aujourd’hui le résultat est là, le coffret existe et pour vous en rendre compte, je vous invite à le découvrir sans pour autant y mettre des gants blancs.

Hugues DENTIER

Cet article est la propriété de la Fondation Paul Cuvelier.

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